dimanche 3 mai 2009

La chansonnette


C'était une délicieuse soirée entre amis. La maîtresse de maison était une grande folle obsédée par le sexe, celui des autres en particulier. Les mots les plus fins  succédaient aux allusions les plus grivoises. L'air bleu et tiède de l'été se teintait d'alcool, de rires et de gravité.
Mais ce que vous ne savez pas, c'est que mon hôte était aussi un grand pianiste.
A L'impromptu, il emplit la pièce des résonances de"si maman si" de Michel Berger. La triste douceur de la chanson s'accordait terriblement à l'atmosphère de la maison, tout à la fois pleine de vie et d'amants morts - Le sida ayant fait de la vie de ces trentenaires un vaste cimetière- 
La nostalgie de nous même, de nos amours parcourut alors la pièce, emporta nos âmes par dessus nos têtes.

Et aujourd'hui, à la tonalité si particulière de ce moment, je m'aperçois que la vie ajoute chaque jour à la vérité de ces simples mots "si maman si, si maman si, si maman si tu voyais ma vie, je pleures comme je ris"

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