vendredi 12 novembre 2010

ENFIN !!!!!!!!!


L'espoir naissant d'une politique nouvelle, capable de penser notre réel et notre devenir.


jeudi 14 octobre 2010

Sénèque Président !!


Et si les manifestations actuelles à l'encontre de la réforme des retraites n'avaient d'autre but que de défendre pour notre vieux peuple pétri de littérature la possibilité pour le plus grand nombre de vivre quelques années l'otium des grands aristocrates grecs et romains ?

Non, il n'est pas extravagant de vouloir consacrer une part de son passage sur terre pour changer son rapport à soi, au monde, au temps ; arpenter les chemins, jardiner, lire, se cultiver, s'ouvrir aux autres, à l'art, à ses proches et devenir un être meilleur et un meilleur citoyen.

...Et la retraite n'est pas, de ce point de vue, un simple acquis social issu du conseil de la Résistance mais l'aboutissement de plus de deux mille ans d'égalisation des conditions.
...Plus dure sera la chute.

mercredi 13 octobre 2010

Recalé à l'oral


Mes mots si souvent me trahissent.

Il faut dire, le dialogue me rend idiot.
La présence de l'autre, l'injonction d'avoir sur le champ quelque chose à lui répondre me terrifie au point que le plus souvent ce sont mes pensées mêmes qui s'expriment avec une grossièreté à me faire honte.

Tout alors devient possible : un mot peut si facilement en remplacer un autre : une quelconque ressemblance phonétique ou lexicale suffit à cela.
Et l'énoncé le plus léger devient lourd comme le soir de Noël à un orphelin.

C'est comme si j'étais en pilote catastrophique, incapable d'investir mes paroles, de les charger de sens, de les alourdir de mes propres pensées, qu'elles sont pourtant sensées exprimées. Comme si ces dernières se travestissaient pour mieux se suicider en se jetant dans le vide entre moi et l'autre, faute d'être suffisamment tendues et acérées pour l'atteindre.

Faux, vagues, ennuyeux, plein de duplicité, les mots alors flottent, flasques, simples courant d'air sorti de ma gorge, tout simplement parce qu'il fallait bien répondre quelque chose....



dimanche 3 octobre 2010

Walk like an egyptian





Il est évidence. Il est lumière.
Sans barbe et sans nuage,
Il donne la Vie et la fait vivre.
S'il ne devait en rester qu'un ce serait lui, Dieu.


samedi 14 août 2010

Paroles, paroles....




Socrate développe sa pensée et chacun de ses arguments dans l’articulation de chacune de ses paroles. Ses éleves prennent note.


Montaigne fait les cents pas dans sa bibliothèque tout en dictant ses Essais à ses assistants.


Albert Cohen, dans sa robe de chambre, reprend là où il s’est arreté.

Il recite fievreusement à sa secretaire les dernieres pages qu’ils viennent d’achever pour, dans le même souffle, inventer la suite de Belle du Seigneur.




Trois oeuvres majeures et bouleversantes qui ont cette particularité de n’avoir jamais été écrites par leur auteur.


Mais peut etre est-ce leur secret ?

Par delà l'écrit, on ressent encore la puissance d’être de l'écrivain, sa vitalité, son souffle, sa respiration, choses que seule la parole peut transmettre.


jeudi 5 août 2010

Fort Alamo


Au temps suspendu de l'enfance, Indien tu as sauvé mon âme, ma liberté ; Non de mouvement mais d'être.


Beau et impénétrable guerrier je n'ai jamais pu croire à ta cruauté. Elle est innocence. Tes guerres relèvent d'autres lois, et te rendent innocent aux nôtres, même dans le scalp.


Un sentiment viscéral d'injustice m'a toujours habité face à l'écran dévoilant la disparition de ton monde.


Debout entre la terre et le ciel, enfin inscrit dans un harmonique ordre des choses, ton regard portait loin.


Tu es le premier des stoïciens.


Cow-boy, Tu es le salaud infâme, confie de bêtise, d'ignorance et de certitudes, éternellement satisfait de toi-même.


Et ce sentiment d'injustice hurlait la médiocrité de tout groupe. Cet ensemble de règles partagées dont le fondement même est de trouver une place à tous par l'exclusion de l'Autre, et qui n'est rien d'autre que l'auto-justification perpétuellement recommencée de l'idiotie de chacun.


Indien, tu es l’individu, seul, en butte ou en liaison avec le cosmos, qui s’oppose à la petitesse de l’animal grégaire.

D’ailleurs, ta vie en tribu n’a jamais fait écran entre toi et le l'univers, elle en est plutot une traduction.


Oui, Indien tu m'a révélé leur bétise et pire, leur infâme bonne conscience, qui les rend incapable de voir ce qu’ils font. Tu m'as donné plus de recul que leur arme.


Regardes les ruisselants de fierté au lieu de mourir de honte de t'avoir battu après un si inégal combat, carabines contre haches et flèches. Ils sont à vomir.


Oui, par toi j’ai très vite su que l’on pouvait massacrer avec les meilleures fausses bonnes raisons du monde, et surtout j’ai appris qu’il existe une Vérité au delà de leur point de vue crasse. Que chaque société, chaque groupe est refermé sur ses membres, sans rapport au Monde ni à la vérité.


Grâce à toi, je suis moi.


Et, déroulant le fil de la pelote, tu m'as dit aussi le mensonge de tous ces irrespirables westerns, qui ne se contentent pas de parler de ta fin mais la justifie et la glorifie, en t'avilissant si odieusement.

Subrepticement, tu m'as permis de comprendre que tout film, tout livre historique n'est qu'une histoire falsifiée par les vainqueurs à leur propre gloire.




Je suis un indien

Je suis un apache


Je suis un indien

je suis un apache

Auquel on a fait croire

Que la douleur se cache

Je suis un apache

Je suis un indien

Auquel on a fait croire que la montagne est loin

mardi 20 juillet 2010

Demander le programme, demander le programme


Tournoie et tournoie la vie pleine de douceurs où l'on s'enfonce comme en des divans moellleux et parfumés.
Au point de ne pas donner de nouvelles, et pourtant, pourtant s'imprime en moi, le rêve du portrait de l'Indien, ou d'écrire une scène par bribe de conversation toute faite....

jeudi 20 mai 2010

L'envers de l'endroit



mercredi 19 mai 2010

Auto-Portrait de l'auteur en coureur de fond


Et si c’était le corps et non pas l’âme qui était éternelle ?



Perlante sueur se mêlant aux battements sourds et réguliers du coeur.

Inspiration-expiration scandant chaque foulée.


Un instant,un seul, n’être qu’un poids qui avance, abolir toute intelligence.

Devenir un corps volonté, pur mammifère.


Se mêler par l’hypnose du rythme de ses pas à la nature, se fondre entre herbes et feuillages, se joindre à la terre les jambes dures, s'ébouriffer d’une haie avec les oiseaux avec pour tout horizon un ruban gris sinuant d’entre les paysages.


Saluer notre seul Dieu véritable et vivant, le soleil, et s’enivrer du sentiment d’être vivant, tout autant que la vache ou le cheval moqueur.


vendredi 9 avril 2010

Abel et Caïn ou la planète des singes ?


Notre espèce tout entière a la rage de s’inventer elle-même pour mieux être pris du vertige d’être l’Unique, la Choisie, celle que le doigt de Dieu a désigné.

Et qu’importe s’il faut pour cela détruire, nier nos racines au fur et à mesure que nous les déterrons.

Il nous faut à tout prix rester les seuls animaux pensants et sensibles de l’univers. Quitte à massacrer nos plus proches cousins.


Voyez ce parallèle saisissant entre l’abolition progressive de la frontière entre humain et animaux sous les coups de boutoir des biologistes et le massacre des derniers grands singes.


Oui, Il y a fort à parier qu’au moment de tuer le dernier grand singe en liberté, nous nous écrierons, plein de faciles regrets : « Et merde, c’était notre frère ».


jeudi 11 mars 2010

Sans titre


Au-delà des jeux de rôle, au-delà même de toute sincérité, il y a le Vrai. Cette parole, cet acte qui dit notre âme, sans fausse pudeur et nous relie à nous même, aux autres et au monde.

Et seule l’angoisse, chassant faux semblants et vanité, lui ouvre le chemin.

Il n’y a donc pas de Vérité heureuse.









Nostàlgia L...


Le seul paradis est celui que nous avons perdu.


dimanche 28 février 2010

Je me voyais pas comme ça quand j'étais petit...

Il y a celui que l'on est et celui qu'on aurait voulu être. Physiquement s'entend.

La manière dont on se rêvait, à l'adolescence, et celui que nous sommes.

Et le coeur qui s'étreint de la nostalgie ambiguë de ce lui que l'on est pas devenu.

Tous ces modèles auxquels on s'identifiait alors pour mieux se supporter ; comme un filtre flatteur entre nous et le miroir destinés à nous empêcher de nous voir véritablement.

Le simple physique d'un acteur, d'un chanteur, plein d'une apparente assurance transfigurait nos désirs enfuis, nos maladresses, nos difficultés à être en une promesse, parfaitement symétrique, de toute puissance.
Comme la chrysalide se projette en un bel et fier insecte.

Oui, par la grâce d'une simple photo l'avenir devenait une promesse, pleine de possibles, loin de cette résignation qui, par la suite, nous ligote à la réalité et qu'on s'efforce à prendre pour de la sagesse ;pour ne pas être ivre de regrets, il faut bien se l'avouer.
Et faute de mieux... vraiment faute de mieux !




P.S. : photo de Mickaël Hutchence et d'un jeune milanais anonyme (The sartorialist)


mercredi 24 février 2010

telerama


Avec quel dégout et écœurement je parcoure ce terrible et pitoyable courrier de telerama.


Voir tout ce gentil peuple de gauche confire dans les bons sentiments pour mieux cacher son ressentiment. C'est à vomir.


Tant d'expérience de vie, de diplômes, de savoirs pour un jour, agacé, prendre sa plume et dans un geste rageur cracher sa vérité à la face du monde dans un misérable : la guerre c’est pas bien, les OGM ça craint.


Pathétique.


vendredi 5 février 2010

21 grammes


Etrange période que celle qui s'étire de l'instant du décès à l'enterrement.

C'est comme si l'ordre cosmique était tout entier perturbé .

Durant ces quelques jours, les morts dérangent les vivants de leur présence.

Ils sont encore alors qu'ils ne sont plus.

Ils n'ont plus de place, ne sont pas à leur place. Et c'est d'une violence insondable pour ceux qui restent.

Oui, il faut à tout prix que leur corps disparaisse, que les rites sociaux accompagnent le mort vers son nouveau devenir. Ils donnent sens à ce qui n'était l'instant précèdent qu'un fait naturel, pour enfin placer le mort auprès des autres morts.

L'équilibre des forces cosmiques alors se rétabli.

Evidence


Le bonheur est égoïste.

dimanche 17 janvier 2010

Le Petit Prince


Et si le petit prince, nouveau bréviaire du communiant laïc, n’était pas une ode à l’innocence mais au contraire un opuscule stoïcien ?


Je ne peux depuis longtemps me détourner de cette question, car enfin, si l’on néglige la fonction de récitant de l’aviateur qui donne un tonalité douce et nostalgique à toute l’oeuvre, force est de remarquer que la trajectoire du petit prince, prise en elle-même, est d’essence purement tragique.


Voici donc l’histoire d’un être ayant appris la véritable importance de chaque chose grâce et par la solitude, et plein de le sagesse des jours.


Soudain au sortir de sa planète, il se heurte à l’Autre, ce représentant de l’humanité, dans ses aspects les moins reluisants et les plus anodins.


A ses yeux innocents, rien alors, absolument rien, ne rend l’être humain bon ou attachant, sinon peut-être son absurdité.


De lui ne sourde que vanité.


Et ni l’amour pour une rose, ni l’amitié pour un renard ne pourrons effacer la souffrance béante de l'incommunicabilité de ce petit prince exilé loin de lui même, perdu dans sa relation à l’Autre, cet humain si défaillant.


Non, cette humanité si décevante, que nous incarnons tous, le petit prince du haut de sa candeur splendide est incapable, avec justesse, de la supporter.


En bon stoïcien, il sait aussi qu’il fait partie de la nature, que sa mort n'est qu'une façon de mieux la rejoindre, d'être en elle.


Et l’heureuse rencontre de l’aviateur ne viendra pas à bout de sa détermination.


Nostalgique de l’époque où il ne connaissait pas la bassesse de notre humanité, le petit prince tire le rideau sur cette pièce de théâtre qui ne l’a jamais intéressé et élégamment se suicide.


Par là son innocence définitivement nous condamne.


Voila.


Vanité des vanités, tout n’est que vanité.