lundi 29 décembre 2008

J'ai vu Berlin, Bucarest et Pékin...


Pupilles dilatées, rétines enfoncées, j'prend ma drogue à la télé. 
Les catastrophes, les attentats je n'attends qu'ça.
Tous les jours, je prie le bon dieu pour en prendre plein les yeux.
Et voir des gens crever du fond de mon canapé.
Au premier choc je me dit, enfin ! Quelque chose survient.
Finit le quotidien, bienvenue les historiens.
Les experts sur le plateau, au non, c'est trop beau.

J'ai même maté, minot, une gosse s'noyer en direct à la télé.
De la boue et une caméra pour tout tombeau, Omayara.
Mais dis toi qu'à tous les journalistes tu as montré la voie.
Et depuis, seuls les évenements me font bander, mes yeux ne peuvent s'en détacher
Pourtant, vous me connaissez, j'en suis toujours scandalisé ! 
Mais ma rétine, elle, n'est pas très fine. Et elle imprime et elle imprime.
Persistances rétiniennes pour cerveaux reptiliens.
Pornographie des images de LCI.


Ceaucescu une balle dans le cou, c'était trop mou.
Mais un étudiant devant des chars, quel panard. 
Raté ! il n'est pas écrasé et moi... tout indigné.
Suprême délectation : se passer en boucle les tours et leur destruction.
L'avion qui les percute, si violent Uppercut.
Jamais on s'en remettra de la mise en scène d'Oussama.
Nos amis berlinois n'ont pas un tel sens de l'opéra.


Oh oui ! Une explosion, une inondation et nous voila dans la fusion.
Chacun sur son canapé on est plus isolé. 
Enfin ! demain j' serais quoi dire à mon voisin.
Et puis ça me changer'a des africains. C'est vraiment pas les plus malins.
Ils savent même pas s'tuer télégéniquement, c'est déprimant.


Au contraire, un p'tit hiver nucléaire ne s'rait pas pour me déplaire.
Au chaud dans mon canapé, la pupille dilatée, tout peut arriver.

jeudi 25 décembre 2008

Gustave, une femme comme les autres.



Mais que vole t-on aux femmes en les épousant ?

Quel est cet étrange sentiment de perte et de déception qui s'empare d'elles ?

Se résoudre au besoin d'un homme mais jamais vraiment à celui-ci. Faire de lui le perpétuel repoussoir, le tenant d'une réalité à tout jamais en dessous des rêves que l'on en avait, le bouc émissaire des promesses non tenues.

L'année Simone de Beauvoir prend fin et Mme Bovary  n'est pas morte.
 


mardi 23 décembre 2008

Traduttore, Traditore.


Chers amis lecteurs et non-lecteurs

pour  vous, le latin c'est du chinois ?

Alors lisez ce qui va suivre !

Vous avez été si nombreux a me demander la traduction de mon dernier message, que je ne peux vous refuser cette nano-faveur quitte à faire fi de toute pudeur et intimité intellectuelle.

Je confie donc à vos esprits avides cette version non littérale mais très littéraire. Et pour les affamés d'exactitudes, je tiens à votre disposition une autre traduction beaucoup plus chia... précise.



"Je ne t’ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t’ai placé, tu te définis toi-même. Je t'ai placé au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler ce que contient le monde. Je ne t'ai fait ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que toi-même, librement, à la façon d'un bon peintre ou d'un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme."


J'espère que ces quelques lignes vous remplirons de force, vous aiderons à y croire et à tenir debout la nuit venue, afin de devenir ce que vous êtes, comme dirait le vieux moustachu. 

Elles sont l' oeuvre de Pic de la Mirandole in "De hominis dignitate", dont je ne sais s'il portait la moustache.

lundi 15 décembre 2008

Craie d'eau


Avoir foi en la foi, tel est l'impératif, nous dit un des célèbres amants de Lou Salomée.

Oui mais la foi en quoi ? 

En la foi elle même, en la force de la croyance bien évidemment.

D'accord j'avais compris. Pour autant, ce peut être l'occasion de réfléchir à ce que l'on croit très profondément, au point même d'en être relativement pudique, même pour ses non-lecteurs préférés. 

Alors voila :

 « Nec certam sedem, nec propriam faciem, nec munus ullum peculiare tibi dedimus, o Adam, ut quam sedem, quam faciem, quae munera tute optaveris, ea, pro voto, pro tua sententia, habeas et possideas. Definita ceteris natura intra praescriptas a nobis leges coercetur. Tu, nullis angustiis coercitus, pro tuo arbitrio, in cuius manu te posui, tibi illam praefinies. Médium te mundi posui, ut circumspiceres inde commodius quicquid est in mundo. Nec te caelestem neque terrenum, neque mortalem neque immartalem fecimus, ut tui ipsius quasi arbitrarius honorariusque plastes et fictor, in quam malueris tute formant effingas. Poteris in inferiora quae sunt bruta degenerare; poteris in superiora quae sunt divina ex tui animi sententia regenerari ».

mardi 9 décembre 2008

14, avenue Berthelot


Son visage était tuméfié, couvert de sang et de salive. Ses chairs déchirées, lourdes et gonflées lui laissait deux fentes à la place des yeux. Sa bouche
n'était qu'un gouffre sombre.

Le corps brisé, l'esprit dans les étoiles,  il respirait à peine, la gorge encombrée de glaires et de caillots.

Recroquevillé, agité de spasmes, il baignait dans ses excréments. L'odeur autour de lui était pestilentielle.

Le voir révulsait les sens. 

Au contraire, à quelques pas de là, un autre, lui, portait beau, sentait bon. Le buste droit, la démarche élégante, il attirait le regard des femmes et le respect des hommes. Amoureux de musique, son air froid le rendait encore plus mystérieux et lointain. Il portait alors tous les insignes des vainqueurs. Une coupe de champagne à la main, sa force brutale affleurait sous son vernis policé et achevait de tourner la tête aux élégantes assoiffées d'hommes de pouvoir. Il était beauté et puissance, beauté parce que puissance.

Lequel est l'image de la dignité humaine ?

dimanche 30 novembre 2008

Plaisir d'offrir, joie de recevoir.


Parce que le génie peut être tendre, nostalgique, espiègle, léger, plein d'humour.

Contrairement à ce que voudraient nous faire croire  les tristes sires.
 

dimanche 16 novembre 2008

trompettes de la renommée


Puisque le destin me destine à avoir beaucoup plus de non-lecteurs que de lecteurs, pourquoi ne pas se pencher plus avant sur cette notion de non-lecteur ? Après tout des universitaires se consacrent bien à répandre l'art de parler de livres que l'on a pas lu. 
(voir P.Bayard, http://www.leseditionsdeminuit.eu/f/index.php?sp=liv&livre_id=2514)

Avant tout un non-lecteur, c'est quelqu'un qui ne vous a pas lu.

Alors comment s'adresser à ce public si exigeant ? Car rien ne distingue plus un non-lecteur d'un autre non-lecteur que l'absence de différences entre eux.

Oui, comment faire savoir à ce milliard d'internautes qu'ils est est mon non-lectorat le plus fidèle ? Comment faire prendre prendre conscience à tous ces gens autour de la planète qu'ils sont mes non-lecteurs ?

Autrement dit comment transmettre, malgré tout, un message à un destinataire qui ne l'aura pas ?

Par la renommée, évidemment, ou bien l'esprit du temps.

Il ne me parait pas exister d'autres solutions pour que mon non-lecteur cesse d'être innocent.

Ainsi, tous les grands écrivains, philosophes ont accumulé un nombre parfois formidables de lecteurs. Mais plus encore de non-lecteurs. Et de non-lecteurs qui vont jusqu'à s'en vouloir d'être de simples non-lecteurs, conscient de cette faiblesse ou au contraire fort heureux de ne pas lire tels ou tels auteurs (p. ex. on peut se dire, Musso c'est pour les niaises romantiques peu cultivées, sans l'avoir lu). 

Car le non-lecteur apporte à l'oeuvre, quasiment autant que le lecteur en la diffusant sous la forme d'une vulgate faite d'idées préconçues, glanées de-ci, de-là, de jugements liés au statut social, aux goûts de chacun, pour au final créer une sorte d'interprétation non liées à la lecture. Cette diffusion peut même s'inscrire en faux contre l'oeuvre elle même. Qu'on pense par exemple au soit disant antisémitisme de Nietzsche, idée qui poursuit son chemin, alors même que celui-ci se déclare explicitement "sémitophile", ne se lasse pas de vilipender l'antisémitisme ambiant dans l'Allemagne du XIXeme siècle.

Par contre , on pressent aussi qu'il existe un rapport entre le nombre de lecteurs et de non- lecteurs. Et cette proportion n'est pas qu'un chiffre, il est notre espoir : tenter d'avoir le plus de non-lecteurs possibles par rapport au nombre de ses lecteurs : voilà notre défi !

Comment résoudre l'égnimatique équation ? En tentant de diffuser ce blog dans un premier temps. 

Et ben, me connaissant c'est pas gagné !

En musique une noire vaut deux blanches.




Merci à M. Jan Zwart, photographe hollandais, pour cette pertinente, fabuleuse, facétieuse  illustration du concept de choc des civilisations.




dimanche 9 novembre 2008

Rêve de star


Si je vous dis qu'après un tour sur wikipédia, il apparaît que St Jean de Dieu a vu dans l'aliéné un malade, au moment où le pouvoir royal tentait d'imposer l'éclairage publique ; que Pinel, Poussin sont nés avec le réverbère à huile, que les recherches de Charcot, d'Esquirol sont concomittantes avec sa généralisation. Et qu'enfin Freud est devenu Docteur avec l'invention du réverbère électrique...


Mon intuition vous trou le c..l.       

.....à moi aussi. 

Bon d'accord j'ai un peu vu ce que je voulais voir, mais bon ça fait du mal à  personne ; et moi ça me fait du bien de faire mon Michel Foucault.....

vendredi 7 novembre 2008

L'allumeur de reverberes


Et si le developpement de la psychiatrie, ou de la psychanalyse suivait en dernier ressort celui de l'eclairage public ?  Ne s'agit-il pas de la même volonté de porter la lumiere au coeur de tenebres effrayantes ? N'ont-ils pas un essort historique strictement concomittant ? A voir...

mercredi 5 novembre 2008

A chacun son Castor et Polux


On a tous en nous des choses auxquelles on voudrait croire, des petites choses, pas forcement des grandes ; pas vraiment des rêves non plus, plutôt une façon de vivre le monde que l'on aimerait voir de temps à autres se cristalliser dans la réalité, pour y croire encore, croire qu'elle n'est pas qu'un vaste désert aride, qu'on ne peut pas avoir toujours tort.

Ainsi, j'ai toujours voulu croire que les liens qui unissent les êtres, en amitié, en amour n'était pas qu'une addition d'un back ground commun, et de qualités, de défauts, s'emboîtant plus ou moins.
Oui, j'ai toujours voulu croire que chaque rencontre véritable nous engage.Il s'agit de se plaire, tout simplement, tout mystérieusement, car à y reflechir il est bien difficile de savoir ce qui se cache sous cette expression usuelle. Ce sont des affinités de corps, d'inconscients, d'énergies au plus profond de nous qui se mettent à vibrer l'une à l'approche de l'autre.

Voila pourquoi la découverte de l'amitié et du profond respect qui unissait Malraux le communiste, futur gaulliste à Drieu La Rochelle, l'écrivain fasciste m' a beaucoup ému. J'aime l'idée de ce lien mystérieux, plus fort que les convictions, plus puissant que les évènements.
Et si malraux, en pleine période de collaboration, a eu le courage de faire de Drieu, le chantre des loups allemands, le parrain de son enfant ; en revanche il n'est pas allé à l'enterrement de son ami, bien que Drieu ai fait du futur ministre gaulliste son exécuteur testamentaire.
Le Bien n'est pas toujours si bien.
Mais cette amitié fidèle a existé, voila l'important à mes yeux.

dimanche 26 octobre 2008

Bleu comme Toi




Posted by Picasa

mercredi 22 octobre 2008

Braque au naturel.





Exemple de fideles et non moins libres non-lecteurs

leçon de gavage


Nos goûts culturels sont le fruit d'un perpétuellement mouvement de balancier entre curiosité et sélections.
La curiosité nous permet de nous ouvrir. 
Puis, au fil de nos découvertes nous intégrons peu à peu les règles spécifiques de chaque art, apprenons à distinguer le bon gain de l'ivraie et surtout apprenons à nous connaître nous même et à développer notre sensibilité en apprenant lentement à reconnaître et à apprécier l'écho en nous que laisse, comme une trace, chaque véritable oeuvre d'art.
Tout choix affirme ce que nous sommes tout en nous enrichissant en vue du prochain choix que nous ferons.
En conséquence, rassurez les directeurs de maison de disques : La goinfrerie de telechargement gratuit de musique sur le Net n'est qu'une difficulté à court terme pour la société marchande. Car si c'est le prix des choses qui nous force à faire des choix et à leur conférer une valeur, en leur permettant de nous devenir précieuses, cela veut dire que rapidement la disparition de l'apprentissage de l'art de choisir prépare toute une génération d'individus n'ayant tout simplement aucun goût, n'ayant aucune envie d'en avoir, ne sachant pas ce qu'ils aiment donc pas ce qu'ils sont, ne trouvant aucune valeur à rien et blasé de tout.
Le telechargement illégal c'est la triste démocratisation du plus total désarroi des personnages de "moins que zéro" de B. Easton-Ellis. C'est vrai que ça fait envie.

mardi 21 octobre 2008

L'espoir


Partout autour de nous agitation dépourvue de sens, tristesse, depression, addiction, anorexie,boulimie, angoisse, mal de vivre.
Oui vraiment on a bien eu raison de détruire la Terre, le ciel, les animaux et jusqu'à l'avenir de nos propres enfants pour en arriver là.

lundi 20 octobre 2008

Bobo blues


Tout entier à ses pensées, il errait au hasard des rues, encombré de ses fidèles bouquins de philosophie orientale.
Il ressassait, un creux au ventre, ses éternelles questions sur son moi profond, le substrat de son identité. 
La foule du samedi lui déclencha, comme à son habitude, une terrible vague d'aversion pour ses congénères, et l'entraîna dans une sorte d'exil intérieur. Les autres lui apparurent alors si lointains. De vagues pantins bouffis d'eux mêmes et heureux à en être bêtes. Ils se contentaient d'absorber et d'admettre sans réfléchir toutes ce que leur proposait notre société d'objets et d'images, jusqu'à en être fier.
Pourtant ce jour là, fut un instant de grâce. Il l'attendait depuis des années. 
En un instant, tout devint simple. La vitre qui le séparait du monde n'avait pas explosée. Non, elle avait simplement disparu. Son corps était ferme, son esprit affûté. Tout était net. Il savait enfin qui il était de manière limpide et sûr.
Il rentra alors dans une boutique de vêtements et se contenta de déclarer le sourire aux lèvres :
"bonjour, j'aurai voulu ressembler à l'affiche".

Come Back


j
e voudrais simplement présenter mes excuses à mes millions de non lecteurs qui non pas attendu avec impatience mon nouvel article. Une désobligeante panne informatique les en a provisoiremment privé.
Mais me voila de retour...

lundi 8 septembre 2008

1/09/ 68 Kafr El-Cheikh, Égypte — 11/09/ 2001 New York


Il est venu à nous mi-méfiant ; mi-souriant.
Gorgé des splendeurs passées de son pays, de ses senteurs, de son Dieu.
La grâce lui avait donné l'aisance au cœur d'un pays de misère. Et il a pu s'épanouir à son dru soleil, fier de ce qu'il était, de son intelligence, de sa culture.

Il est venu à nous pour apprendre et savoir.
Savoir faire vivre les hommes ensemble, à l'abri de la torpeur solaire, à la suite de leur ancêtres.
L'arrogance de nos villes debout lui était sans doute une offense. La rectitude de nos rues lui semblait menacer les méandres des siennes. Ce n'était pourtant pas si grave.

Et pour donner un avenir à ses villes, il est venu étudier les nôtres.
Déjà, en creux il projetait de mettre au service de l'Orient les méthodes de l'Occident.
Mais pas comme ça, mais pas comme ça.

Il est venu à nous comme un simple étudiant étranger.
Année après année il nous a vu vivre.
Il a vu nos enfants jouer dans les parcs, courir au cou de leurs parents.
Il a vu les amoureux s'enlacer et les vieux mourir.
Il a vu le cours de la Vie beau, fulgurant, ample et triste. Ici comme là-bas, là comme ailleurs.
Il a vu notre opulence et notre confort aussi insatiable que notre désir d'objets nouveaux.

Il est venu à nous, se perdre en factures à régler, amis à aimer, dossiers à remplir, voies de nos vies à trouver dans ce grand supermarché.
Il a vu nos beautés et nos laideurs par ses yeux, par sa peau. Il n'était pas question d'écran de télévision entre nous.
Il a donné des tapes amicales, sourit aux caissières, aux passants. Il a parlé de la pluie et du beau temps, salué des connaissances, connu nos hivers bleu-neige.
Mais face à nous, l'exilé a eu besoin de réaffirmer son identité.

Il est venu à nous et son cœur s'est serré à hurler, son esprit s'est révolté.

Il est venu à nous.
Il a vécu avec nous.

Et il n'a pas eu pitié de nous.

Il a armé son bras d'un sombre sang et il s'en est allé à la rencontre de son grand Bouddha noir.
Ce grand prince orgueilleux, qui, à la sortie de son palais, s'est épris de haine pour quelques uns en lieu et place de s'embraser de compassion envers chacun.

Et il n'a pas eu pitié de nous.

A rebours des batisseurs de cathédrales, ils ont décidé d'abattre les nôtres, phallus dressés à la face du monde.

Alors, il est revenu à nous, enfermé dans son dessein, tout entier devenu un fort intérieur.
De nouveau il s'est fondu dans la masse occidentale, rasé de près et sans sourire pour les femmes.
Il nous a encore regarder vivre.

Et il n'a pas eu pitié de nous.

Durant toutes ces nouvelles années, il a su ne pas exploser de haine, malgré l'ignoble contact de nos corps, de nos coutumes.

De quelle force de volonté doit faire preuve le bourreau vivant au milieu de ses victime ! 
Mais pour son Grand projet il a su rendre sa haine aussi froide que terrible. Comme le métal d'une épée.
Il a su vivre avec l'absolue puissance de celui qui détient le pouvoir du détonateur, de vie de mort. Et il l'a gardé tapis en lui non des heures ou des semaines mais des années, ce terrible sentiment d'ivresse fuselée à dompter.
Puis sa vie s'est transformée en roman d'espionnage, il est devenu lui même secret au service du Secret.

Et plus jamais il n'a eu pitié de nous.

Ne plus penser. Agir.

Et au moment de mourir, pour tout hommage au monde occidental, il a fait fi de tous ces préceptes, et a bu trois vodkas pour se donner du courage. Il avait un sale boulot à faire. Tuer et mourir dans le plus beau des cauchemars hollywoodiens.









dimanche 7 septembre 2008

Blade runner II



Ce titre valait bien une explication.

Blade Runner




Que nous dit le temps passé, la vie telle quelle a été et telle quelle n'est plus?
Que nous dit cette époque close sur elle même?

Et à partir de quand a telle été close, contemporaine et pourtant loin de nous ?

A partir de quand le passé cesse d'être à ce point vivace qu'il devient une simple feuille d'archive ?

Et cette infame ruse de la force vitale qui nous fait perpetuellement croire que nous avons raison de nous sentir plus vivant que les vivants d'avant.

dimanche 17 août 2008

Mon cher marc,


De mon point de vue, toute spéculation philosophique ou religieuse sur l'après de notre mort, pour être un tant soit peu sérieuse et rationnelle, doit se soucier de l'avant de la naissance. Car c'est peut-être bien le même néant qui borde nos vies du coté de l'aval comme du coté de l'amont. Et s'interroger uniquement sur le devenir de notre être après notre mort ce n'est pas questionner l'être et le non être, c'est chier dans son froc! Ou, plus poliment, sublimer la peur de la mort, quitte au passage à vouloir donner un sens à la vie.

Ne serait-ce que pour cette raison, le bouddhisme et les Antiques me paraissent des systèmes de pensée plus rigoureux et ancré dans le réel que les autres. Car enfin, si je n'ai pas encore aperçu ni mon âme, ni l'enfer, chaque charogne grouillante de mouches et d'insectes prouve dans ce monde et sous nos yeux que nos atomes retournent à la nature pour nourrir et engendrer d'autres êtres.

Dis moi, t'as une peur rétrospective du néant d'avant ta naissance, tu te poses des questions à son sujet ?
Non.
Alors pourquoi voudrais-tu avoir peur de l'après de ta mort ?

Le déchirement de l'au revoir devrait nous suffire.

mémoire de l'O


La mémoire détruit le souvenir en lui ôtant ce qui en fait tout le suc, la sensation.

Nos souvenirs ressemblent autant à ce que l'on a vécu qu'un squelette à un être humain.

Une personne vraiment sensible, qui vit le monde par ses sens, ne peut donc avoir de souvenirs.

Ainsi, il nous est impossible (enfin à moi) de re-sentir une odeur, de ré-entendre un son . Il nous est juste donné de les reconnaître à nouveau, de les rattacher à des images, des évènements ce qui est très différent.


Mais cette impossibilité de re-ressenti est aussi une promesse de vie en nous interdisant de vivre perpétuellement dans notre passé.

dimanche 10 août 2008

just an illusion...


Comme le lecteur averti de ce blog le sait déjà, j'ai longuement conjuré l'angoisse de la page blanche en tentant de cerner l'intérêt d'un blog.

Aujourd'hui, je crois simplement qu'il s'agit pour moi d'un pele-mêle de pensées et d'images.

Quant au besoin indécent de les mettre sur le web et non de les garder sur son traitement de texte ?

Juste l'impression simple et entraînante de pouvoir enfin s'exprimer, car le lecteur même s'il n'est qu'une illusion n'en est pas moins un destinataire.

pensée en passant







Idée : quel est le point commun entre la présidentialisation de notre régime politique et le Loft ?

Alors, alors....une idée ?

La suppression du service militaire.

Sa suppression a engendré tout à la fois le besoin de recréer symboliquement le rite initiatique de l'enfermement pour passer à l'age adulte, et la rupture du lien entre l'armée et la Nation renforce mécaniquement les pouvoirs de l'executifs. Et d'un seul coup un seul.

lundi 4 août 2008

Elle est retrouvée !


Face à lui, il est rentré en moi et alors mon ventre s'est assis.
L'océan.

dimanche 3 août 2008

L'ordre social des petits culs


Plagia à la plage pour faire une page.

C'est l'été.
Les corps sous nos latitudes s'affichent et s'affirment, chaleur et indolence invitent les montrer, pour certains à les exhiber. Et que voit-on ?

Tout d'abord que le corps nu ne l'est plus.

Cette dernière trace de la nature en nous, il nous faut à tout pris la socialiser, la briser, la dénaturer.
Exorciser la chair blanche quoi qu'il en coûte.
Plus le vêtement s'amenuise, plus le corps se pare.
Le bronzage est,naturellement, le premier de ces artifices, suivi de près par gymnastique et musculation. Mais il faut très vite lui rajouter, tatouage, percing et autres silicones pour celles et ceux qui peuvent se les offrir.

L'humanité estivalière se sauve ainsi in extrèmis de la sauvagerie de sa nature, du Désir de chair dans ce qu'il peut avoir de plus carnassier.

Le corps exhibé est donc un objet social. Et que nous dévoile t-il alors ? Et bien logiquement ce que j'appellerai l'ordre social des petits culs.

Le corps mince veut désigner par un curieux retournement historique et logique l'appartenance à une classe aisée décomplexée qui veut susciter l'envie et non le Désir.

Et que nous dit le corps svelte ?

Il nous dit je veux susciter l'envie, le désir. Et par là je prends le pouvoir sur toi car tu ne peux qu'être un désirant inassouvi. Et l'envie, le désir est la triste force de notre monde.


Il nous dit je ne suis pas chair ! je ne suis pas chair ! Et c'est pour ça que mes charmes devront se payer très cher, mon cher. Je ne suis qu'esprit et volonté.

Il nous dit je ne suis pas pauvre ; je ne suis pas obèse car je suis mouvement et activité et non paresse et lascivité.

Il nous dit je suis muscle et non pas graisse. Et par la je suis sain.

Il nous dit je témoigne de la volonté. (c'est shopenhauer en string en quelque sorte).

Il nous dit j'ai su conserver ma jeunesse et sa vitalité.

Il nous dit je connais, j'adopte et je promeus les règles implicites de bienséance corporelle de la société de consommation par reproduction des habitus des castes privilégiées.

Il nous dit pour respecter ces règles je suis capable, moi, des efforts de volonté nécessaires. Je sais respecter les impératifs sociaux et m'imposer des frustrations, je ne connais pas le laissez-aller.

Il nous dit ces efforts harassants je les appelle soin de moi. Rien n'est plus dangereux que quelqu'un qui ne compte pas pour lui même ou quelqu'un qui prendrait vraiment soin de lui, loin de ce rapport masochiste actuel.

Il nous dit je suis la reine et le roi de ce monde d'objets et d'abondance car je sais consommer, résister à la tentation de l'objet nourrissant pour l'objet symbolisant. Et ne parlons pas aux pauvres de savoir-avoir, ils n'ont même pas de savoir-être.

Il nous dit, aussi sans le savoir, je ne suis qu'un spectacle, la représentation d'un Idéal, et non pas de moi même. Doucement je creuse la fosse (fausse) de ma personnalité. Le culte du moi est ainsi sa négation.
Me end me CQFD