dimanche 17 août 2008

Mon cher marc,


De mon point de vue, toute spéculation philosophique ou religieuse sur l'après de notre mort, pour être un tant soit peu sérieuse et rationnelle, doit se soucier de l'avant de la naissance. Car c'est peut-être bien le même néant qui borde nos vies du coté de l'aval comme du coté de l'amont. Et s'interroger uniquement sur le devenir de notre être après notre mort ce n'est pas questionner l'être et le non être, c'est chier dans son froc! Ou, plus poliment, sublimer la peur de la mort, quitte au passage à vouloir donner un sens à la vie.

Ne serait-ce que pour cette raison, le bouddhisme et les Antiques me paraissent des systèmes de pensée plus rigoureux et ancré dans le réel que les autres. Car enfin, si je n'ai pas encore aperçu ni mon âme, ni l'enfer, chaque charogne grouillante de mouches et d'insectes prouve dans ce monde et sous nos yeux que nos atomes retournent à la nature pour nourrir et engendrer d'autres êtres.

Dis moi, t'as une peur rétrospective du néant d'avant ta naissance, tu te poses des questions à son sujet ?
Non.
Alors pourquoi voudrais-tu avoir peur de l'après de ta mort ?

Le déchirement de l'au revoir devrait nous suffire.

mémoire de l'O


La mémoire détruit le souvenir en lui ôtant ce qui en fait tout le suc, la sensation.

Nos souvenirs ressemblent autant à ce que l'on a vécu qu'un squelette à un être humain.

Une personne vraiment sensible, qui vit le monde par ses sens, ne peut donc avoir de souvenirs.

Ainsi, il nous est impossible (enfin à moi) de re-sentir une odeur, de ré-entendre un son . Il nous est juste donné de les reconnaître à nouveau, de les rattacher à des images, des évènements ce qui est très différent.


Mais cette impossibilité de re-ressenti est aussi une promesse de vie en nous interdisant de vivre perpétuellement dans notre passé.

dimanche 10 août 2008

just an illusion...


Comme le lecteur averti de ce blog le sait déjà, j'ai longuement conjuré l'angoisse de la page blanche en tentant de cerner l'intérêt d'un blog.

Aujourd'hui, je crois simplement qu'il s'agit pour moi d'un pele-mêle de pensées et d'images.

Quant au besoin indécent de les mettre sur le web et non de les garder sur son traitement de texte ?

Juste l'impression simple et entraînante de pouvoir enfin s'exprimer, car le lecteur même s'il n'est qu'une illusion n'en est pas moins un destinataire.

pensée en passant







Idée : quel est le point commun entre la présidentialisation de notre régime politique et le Loft ?

Alors, alors....une idée ?

La suppression du service militaire.

Sa suppression a engendré tout à la fois le besoin de recréer symboliquement le rite initiatique de l'enfermement pour passer à l'age adulte, et la rupture du lien entre l'armée et la Nation renforce mécaniquement les pouvoirs de l'executifs. Et d'un seul coup un seul.

lundi 4 août 2008

Elle est retrouvée !


Face à lui, il est rentré en moi et alors mon ventre s'est assis.
L'océan.

dimanche 3 août 2008

L'ordre social des petits culs


Plagia à la plage pour faire une page.

C'est l'été.
Les corps sous nos latitudes s'affichent et s'affirment, chaleur et indolence invitent les montrer, pour certains à les exhiber. Et que voit-on ?

Tout d'abord que le corps nu ne l'est plus.

Cette dernière trace de la nature en nous, il nous faut à tout pris la socialiser, la briser, la dénaturer.
Exorciser la chair blanche quoi qu'il en coûte.
Plus le vêtement s'amenuise, plus le corps se pare.
Le bronzage est,naturellement, le premier de ces artifices, suivi de près par gymnastique et musculation. Mais il faut très vite lui rajouter, tatouage, percing et autres silicones pour celles et ceux qui peuvent se les offrir.

L'humanité estivalière se sauve ainsi in extrèmis de la sauvagerie de sa nature, du Désir de chair dans ce qu'il peut avoir de plus carnassier.

Le corps exhibé est donc un objet social. Et que nous dévoile t-il alors ? Et bien logiquement ce que j'appellerai l'ordre social des petits culs.

Le corps mince veut désigner par un curieux retournement historique et logique l'appartenance à une classe aisée décomplexée qui veut susciter l'envie et non le Désir.

Et que nous dit le corps svelte ?

Il nous dit je veux susciter l'envie, le désir. Et par là je prends le pouvoir sur toi car tu ne peux qu'être un désirant inassouvi. Et l'envie, le désir est la triste force de notre monde.


Il nous dit je ne suis pas chair ! je ne suis pas chair ! Et c'est pour ça que mes charmes devront se payer très cher, mon cher. Je ne suis qu'esprit et volonté.

Il nous dit je ne suis pas pauvre ; je ne suis pas obèse car je suis mouvement et activité et non paresse et lascivité.

Il nous dit je suis muscle et non pas graisse. Et par la je suis sain.

Il nous dit je témoigne de la volonté. (c'est shopenhauer en string en quelque sorte).

Il nous dit j'ai su conserver ma jeunesse et sa vitalité.

Il nous dit je connais, j'adopte et je promeus les règles implicites de bienséance corporelle de la société de consommation par reproduction des habitus des castes privilégiées.

Il nous dit pour respecter ces règles je suis capable, moi, des efforts de volonté nécessaires. Je sais respecter les impératifs sociaux et m'imposer des frustrations, je ne connais pas le laissez-aller.

Il nous dit ces efforts harassants je les appelle soin de moi. Rien n'est plus dangereux que quelqu'un qui ne compte pas pour lui même ou quelqu'un qui prendrait vraiment soin de lui, loin de ce rapport masochiste actuel.

Il nous dit je suis la reine et le roi de ce monde d'objets et d'abondance car je sais consommer, résister à la tentation de l'objet nourrissant pour l'objet symbolisant. Et ne parlons pas aux pauvres de savoir-avoir, ils n'ont même pas de savoir-être.

Il nous dit, aussi sans le savoir, je ne suis qu'un spectacle, la représentation d'un Idéal, et non pas de moi même. Doucement je creuse la fosse (fausse) de ma personnalité. Le culte du moi est ainsi sa négation.
Me end me CQFD

samedi 2 août 2008

Une vie fractale


Nos vies, ou du moins le sens que nous leur donnons, sont gouvernées par notre conception du cosmos dans sa globalité.


En occident, plus rien n'est comme avant depuis que la théorie de la relativité courbe les lignes droites, établie un lien téméraire entre temps, espace et gravité.

Ainsi la découverte de la profondeur de la psyché d'un individu par Freud, de ses forces opposées et mystérieuses va de pair avec le développement de la physique atomique.

Et l'atomisation des relations sociales, thème qui apparaît mécaniquement à la même époque, est bien à prendre au sens strict d'un copié collé intellectuel.


Ce n'est pas le moindre des intérêts de l'oeuvre de Houellebec que de ne nous le rappeler en nous réduisant à des particules élémentaires.


Aujourd'hui c'est à mon tour de m'aperçevoir que le microcosme qu'est ma propre existence est une image cosmogonique d'une galaxie abritant mille étoiles pour un miracle de Vie, et qu'elle tourne tourne cette galaxie, autour d'un centre qui n'est rien d'autre q'un trou noir gigantesque et magnifique qui lui donne gravité et mouvement.


Un centre dont la marque est justement de ne pas apparaître mais autour duquel tout s'ordonne.


L' Amour alors devient un rite.




vendredi 1 août 2008

A la mine !



Me voila de nouveau sur scene pour ce drole de bal de blog.

Figurez vous qu'en me promenant dans la vie je suis tombé dans un puit. Là comme ça, le vide à mes pieds.

Mais ne vous inquiétez pas, j'ai savourez la chute.

Et c'est ainsi que je suis allé à la mine, fier comme un travailleur.

C'est une mine à ciel ouvert, où l'on s'harasse à creuser des heures et des jours, des jours et des heures pour ne trouver que quelques pepites, mais qui valent tous ces efforts.

Pourquoi ?

Parce que ces efforts nous grandissent, parce que de toute façon, ceux qui ne veulent pas creuser, ceux qui ferons minutieusement le tour du puit, aurons à faire avec la boue. Plein la gueule, plein les yeux.


Parce que j'ai le sentiment profond que le bonheur ne peut être que volé, arraché à la glaise de nos vies

Alors voilà j'ai vécu des moments.

A quoi les reconnait-on ?

Au temps qui enfin se dilate et qu'on laisse passer en soi.