dimanche 28 février 2010

Je me voyais pas comme ça quand j'étais petit...

Il y a celui que l'on est et celui qu'on aurait voulu être. Physiquement s'entend.

La manière dont on se rêvait, à l'adolescence, et celui que nous sommes.

Et le coeur qui s'étreint de la nostalgie ambiguë de ce lui que l'on est pas devenu.

Tous ces modèles auxquels on s'identifiait alors pour mieux se supporter ; comme un filtre flatteur entre nous et le miroir destinés à nous empêcher de nous voir véritablement.

Le simple physique d'un acteur, d'un chanteur, plein d'une apparente assurance transfigurait nos désirs enfuis, nos maladresses, nos difficultés à être en une promesse, parfaitement symétrique, de toute puissance.
Comme la chrysalide se projette en un bel et fier insecte.

Oui, par la grâce d'une simple photo l'avenir devenait une promesse, pleine de possibles, loin de cette résignation qui, par la suite, nous ligote à la réalité et qu'on s'efforce à prendre pour de la sagesse ;pour ne pas être ivre de regrets, il faut bien se l'avouer.
Et faute de mieux... vraiment faute de mieux !




P.S. : photo de Mickaël Hutchence et d'un jeune milanais anonyme (The sartorialist)


mercredi 24 février 2010

telerama


Avec quel dégout et écœurement je parcoure ce terrible et pitoyable courrier de telerama.


Voir tout ce gentil peuple de gauche confire dans les bons sentiments pour mieux cacher son ressentiment. C'est à vomir.


Tant d'expérience de vie, de diplômes, de savoirs pour un jour, agacé, prendre sa plume et dans un geste rageur cracher sa vérité à la face du monde dans un misérable : la guerre c’est pas bien, les OGM ça craint.


Pathétique.


vendredi 5 février 2010

21 grammes


Etrange période que celle qui s'étire de l'instant du décès à l'enterrement.

C'est comme si l'ordre cosmique était tout entier perturbé .

Durant ces quelques jours, les morts dérangent les vivants de leur présence.

Ils sont encore alors qu'ils ne sont plus.

Ils n'ont plus de place, ne sont pas à leur place. Et c'est d'une violence insondable pour ceux qui restent.

Oui, il faut à tout prix que leur corps disparaisse, que les rites sociaux accompagnent le mort vers son nouveau devenir. Ils donnent sens à ce qui n'était l'instant précèdent qu'un fait naturel, pour enfin placer le mort auprès des autres morts.

L'équilibre des forces cosmiques alors se rétabli.

Evidence


Le bonheur est égoïste.