dimanche 28 février 2010

Je me voyais pas comme ça quand j'étais petit...

Il y a celui que l'on est et celui qu'on aurait voulu être. Physiquement s'entend.

La manière dont on se rêvait, à l'adolescence, et celui que nous sommes.

Et le coeur qui s'étreint de la nostalgie ambiguë de ce lui que l'on est pas devenu.

Tous ces modèles auxquels on s'identifiait alors pour mieux se supporter ; comme un filtre flatteur entre nous et le miroir destinés à nous empêcher de nous voir véritablement.

Le simple physique d'un acteur, d'un chanteur, plein d'une apparente assurance transfigurait nos désirs enfuis, nos maladresses, nos difficultés à être en une promesse, parfaitement symétrique, de toute puissance.
Comme la chrysalide se projette en un bel et fier insecte.

Oui, par la grâce d'une simple photo l'avenir devenait une promesse, pleine de possibles, loin de cette résignation qui, par la suite, nous ligote à la réalité et qu'on s'efforce à prendre pour de la sagesse ;pour ne pas être ivre de regrets, il faut bien se l'avouer.
Et faute de mieux... vraiment faute de mieux !




P.S. : photo de Mickaël Hutchence et d'un jeune milanais anonyme (The sartorialist)


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