dimanche 17 août 2008

Mon cher marc,


De mon point de vue, toute spéculation philosophique ou religieuse sur l'après de notre mort, pour être un tant soit peu sérieuse et rationnelle, doit se soucier de l'avant de la naissance. Car c'est peut-être bien le même néant qui borde nos vies du coté de l'aval comme du coté de l'amont. Et s'interroger uniquement sur le devenir de notre être après notre mort ce n'est pas questionner l'être et le non être, c'est chier dans son froc! Ou, plus poliment, sublimer la peur de la mort, quitte au passage à vouloir donner un sens à la vie.

Ne serait-ce que pour cette raison, le bouddhisme et les Antiques me paraissent des systèmes de pensée plus rigoureux et ancré dans le réel que les autres. Car enfin, si je n'ai pas encore aperçu ni mon âme, ni l'enfer, chaque charogne grouillante de mouches et d'insectes prouve dans ce monde et sous nos yeux que nos atomes retournent à la nature pour nourrir et engendrer d'autres êtres.

Dis moi, t'as une peur rétrospective du néant d'avant ta naissance, tu te poses des questions à son sujet ?
Non.
Alors pourquoi voudrais-tu avoir peur de l'après de ta mort ?

Le déchirement de l'au revoir devrait nous suffire.

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