dimanche 16 novembre 2008

trompettes de la renommée


Puisque le destin me destine à avoir beaucoup plus de non-lecteurs que de lecteurs, pourquoi ne pas se pencher plus avant sur cette notion de non-lecteur ? Après tout des universitaires se consacrent bien à répandre l'art de parler de livres que l'on a pas lu. 
(voir P.Bayard, http://www.leseditionsdeminuit.eu/f/index.php?sp=liv&livre_id=2514)

Avant tout un non-lecteur, c'est quelqu'un qui ne vous a pas lu.

Alors comment s'adresser à ce public si exigeant ? Car rien ne distingue plus un non-lecteur d'un autre non-lecteur que l'absence de différences entre eux.

Oui, comment faire savoir à ce milliard d'internautes qu'ils est est mon non-lectorat le plus fidèle ? Comment faire prendre prendre conscience à tous ces gens autour de la planète qu'ils sont mes non-lecteurs ?

Autrement dit comment transmettre, malgré tout, un message à un destinataire qui ne l'aura pas ?

Par la renommée, évidemment, ou bien l'esprit du temps.

Il ne me parait pas exister d'autres solutions pour que mon non-lecteur cesse d'être innocent.

Ainsi, tous les grands écrivains, philosophes ont accumulé un nombre parfois formidables de lecteurs. Mais plus encore de non-lecteurs. Et de non-lecteurs qui vont jusqu'à s'en vouloir d'être de simples non-lecteurs, conscient de cette faiblesse ou au contraire fort heureux de ne pas lire tels ou tels auteurs (p. ex. on peut se dire, Musso c'est pour les niaises romantiques peu cultivées, sans l'avoir lu). 

Car le non-lecteur apporte à l'oeuvre, quasiment autant que le lecteur en la diffusant sous la forme d'une vulgate faite d'idées préconçues, glanées de-ci, de-là, de jugements liés au statut social, aux goûts de chacun, pour au final créer une sorte d'interprétation non liées à la lecture. Cette diffusion peut même s'inscrire en faux contre l'oeuvre elle même. Qu'on pense par exemple au soit disant antisémitisme de Nietzsche, idée qui poursuit son chemin, alors même que celui-ci se déclare explicitement "sémitophile", ne se lasse pas de vilipender l'antisémitisme ambiant dans l'Allemagne du XIXeme siècle.

Par contre , on pressent aussi qu'il existe un rapport entre le nombre de lecteurs et de non- lecteurs. Et cette proportion n'est pas qu'un chiffre, il est notre espoir : tenter d'avoir le plus de non-lecteurs possibles par rapport au nombre de ses lecteurs : voilà notre défi !

Comment résoudre l'égnimatique équation ? En tentant de diffuser ce blog dans un premier temps. 

Et ben, me connaissant c'est pas gagné !

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