samedi 7 février 2009

Sailor et lula are some fugitive kind


C'est l'histoire d'une veste.

Une veste en peau de serpent devenue mythique.

Peu de critiques ont noté l'évidente référence de David Lynch au film de Sidney Lumet intitulé "The fugitive kind".

Pourtant la célèbre veste de Sailor, symbole de sa personnalité et de sa liberté, ainsi qu'il le dit lui même,...




... est portée dès 1959 par Marlon Brando dans l'adaptation de la pièce de Tennessee Williams.

Elle remplit alors le même rôle qu'elle remplira chez Lynch 40 ans plus tard.

La preuve ?

"Snake skin"est mis en garde de cette manière par une amie :



Indissociable de Sailor, cette veste personnalise également Valentin, le héros de "the fugitive kind". Au point qu'un juge interpelle Brando ainsi :



Dès ce premier film, la veste fétiche s'empare de l'écran.

Elle est le premier objet à apparaître à l'image et parfois l'emplit entièrement.



Mais ce que je voudrais souligner ici c'est la force créatrice de Lynch, qui loin de se contenter du jeu égotique pour initié de l'hommage stérile, réinvente le jeu des références.

La veste de Sailor n'est donc pas qu'un simple renvoi. Elle donne un sens au film de Lynch, l'inscrit dans une généalogie en le plaçant dans le sillage de "the fugitive kind".

Wild at heart (Sailor et lula en V.O.) n'est pas une suite non plus, plutôt une variation personnelle sur le même thème, un nouvel épisode de la saga de ceux dont la passion est en butte à la cruauté et à la laideur du monde et de l'époque.

David Lynch reprend, par l'intermédiaire de la veste, le flambeau des fugitifs magnifiques, à l'invite d'une des dernières scènes du film de Lumet.



Par ailleurs, ce sont les femmes qui transmettent cette veste de film en film tout comme elles transmettent la vie même.

Dans le même geste, l'amie de Valentin Xavier récupère donc la veste à la fin de "the fugitive kind pour que Lula la redonne à Sailor, pour refaire de lui l'homme qu'il est.



D'autres références à l'oeuvre de Lumet semble emplir "wild at heart".

Un étrange air de famille lie ainsi Johnny Farragut et Jabe Torrance.




Et puis il y a l'Incendie, dans toutes ses acceptions chez Lynch : l'embrasement des coeurs, le feu purificateur, le feu destructeur, et tout simplement le feu fascinant.

L'incendie remplit l'écran et la bande son dès le générique de "wild at heart" pour ensuite apparaître tout le long du film.

...Et bien sur le thème du feu trouve un écho dans "the fugitive kind" puisque Brando trouve la mort dans un incendie.

Ainsi tout oeuvre même si personnelle et libre que celle de Lynch se nourrit d'autres.

C'est une évidence qui me hantait depuis longtemps au sujet de ces deux films et je suis heureux que le progrès technologique m'ai permis aujourd'hui de l'exprimer.

Alors un grand merci à google, pinnacle et e-mule.

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