jeudi 23 avril 2009

GQ !




Mais pourquoi donc les photos du sartorialist me plaisent tant ?

Regarder des clichés d'anonymes bien fringués, quel intérêt ? Je me pose souvent la question alors même que je suis en train de les regarder. 

Pourtant je ne peux m'empêcher de leur trouver un "je ne sais quoi" à ces satanées photos.

Et vous savez comme j'aime à disgresser sur les "je ne sais quoi". Alors c'est parti!

Je crois que cela tient tout d'abord à la façon dont sont cadrées les photos : en pied. Sans autre effet que le choix de la distance focale : le sujet est au centre de l'image, l'occupe, la sature parfois de sa présence. La rétine est comme captée par la simplicité du procédé. 

Autour de lui, l'arrière plan se contente de nous dire que les photos sont prise au coeur de nos grandes villes occidentales. Quand il veut situer ses clichés the sartorialist place en fond d'image, les monuments les plus connus.

Parfois le photographe a manifestement fait poser son sujet près d'un détail pour des considérations esthétiques (rappel de couleur, contraste d'un graffiti, d'une pompe à incendie). Mais la pauvreté de ces éléments de repère, loin d'être un défaut, reflète au contraire l'uniformisation de nos centres urbains.

Pourtant, certains clichés restent typés et l'on se prend à se dire : celui-ci n'a pu être pris qu'à New York, tel autre à Milan. Mais cela ne tient pas forcément à l'arrière plan. Cette impression-jeu tient aussi à la morphologie du modèle, à son origine ethnique.

The Sartorialist nous rappelle ainsi que l'atmosphère d'une cité tient tout autant à ses bâtiments qu'à ses passants.

Ces passants qui occupent l'image toute entière, se tiennent debouts. Et je crois que c'est ce qui participe au charme de ces séries : prendre des photos de gens debout, tout simplement, et dans tous les sens du mot.

Le voila le secret de "the Sartorialist". Il rend notre humanité urbaine belle, non parce qu'elle est bien habillée mais parce que les modèles flattés d'être shootés pour leur allure osent regarder l'objectif bien en face et porter beau.

Ils sont simplement fiers d'eux et moi ça me fais du bien.


Aucun commentaire: